Inauguration de la première déchèterie fixe à Malamani

 15 septembre 2024 à 14h33 (≈ 8 mois) |  ENVIRONNEMENT

Le 13 septembre 2024 marque une date clé pour l’île de Mayotte. En effet, la commune de Chirongui, située au sud de l’île, a inauguré la première déchèterie fixe du territoire, installée à Malamani. Un événement qui représente bien plus qu’une simple ouverture d’infrastructure : c’est un pas décisif dans la gestion des déchets et le développement durable pour cette île en pleine transformation.

Depuis plusieurs décennies, la question de la gestion des déchets à Mayotte est devenue une priorité, et l’inauguration de cette déchèterie incarne cette volonté de changement. Elle s’inscrit dans une démarche ambitieuse visant à faire de Mayotte un exemple en matière de gestion des ressources. Cette nouvelle déchèterie, la première d’un programme visant à en construire huit sur l’île, promet d’améliorer considérablement le traitement des déchets, tout en relevant les défis environnementaux et sanitaires auxquels le territoire est confronté.

Un soutien institutionnel fort

Lors de cette inauguration, de nombreuses personnalités locales étaient présentes, reflétant l’importance du projet. Le préfet de Mayotte, le sénateur Thani Mohamed Soilihi, le président des maires ainsi que des élus et représentants des collectivités territoriales ont assisté à cet événement marquant. Cette mobilisation illustre bien l’envergure de l’initiative, qui s’inscrit dans une stratégie plus globale de gestion des déchets à l’échelle de toute l’île. 

La déchèterie de Malamani n’est toutefois que la première pierre d’un édifice plus vaste. Le programme prévoit la création de huit autres infrastructures similaires, répondant ainsi à une demande de plus en plus pressante en matière de gestion environnementale et sanitaire. L’enjeu est de taille, mais les moyens mobilisés sont conséquents.

Un financement international pour un projet local

Le financement de la déchèterie a été rendu possible grâce à une coopération internationale. L’Union européenne, via le programme opérationnel FEDER Mayotte 2021-2027, a pris en charge 55 % du coût total du projet, soit 1 712 565,53 €. À cela s’ajoute une contribution de 15 % de l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), soit 471 184,60 €. 

Le Conseil départemental de Mayotte, quant à lui, a joué un rôle crucial en cédant le terrain nécessaire à la construction de cette infrastructure indispensable. Lors de son discours, le président du Conseil départemental, Ben Issa Ousséni, a tenu à souligner l’importance de la coopération interinstitutionnelle pour la réalisation de ce projet. « Le Département est aux côtés des collectivités et des syndicats pour les accompagner dans leurs initiatives, notamment à travers la facilitation de l’acquisition foncière », a-t-il déclaré. Il a également insisté sur la nécessité de faire de Mayotte un territoire exemplaire en matière de développement durable. 

« Mon île propre » : un engagement citoyen

Pour aller plus loin, Ben Issa Ousséni a annoncé le lancement de l’opération « Mon île propre », un programme ambitieux doté d’un budget de 1,3 million d’euros. Ce projet vise à mobiliser les Mahorais pour une grande campagne de nettoyage de l’île, une véritable action citoyenne pour rendre Mayotte plus propre. « Nous invitons prochainement les habitants à sortir dans les rues pour nettoyer Mayotte, afin d’en faire une île propre et exemplaire », a-t-il affirmé avec enthousiasme. 

Cette initiative s’inscrit dans une vision plus large, développée en partenariat avec la SIDEVAM (Syndicat Intercommunal d’Élimination et de Valorisation des Déchets de Mayotte). Ensemble, ils travaillent à l’élaboration d’un réseau de déchèteries couvrant l’ensemble du territoire, modernisant ainsi la gestion des déchets et sensibilisant la population à l’importance de la protection de l’environnement.

Un avenir prometteur pour Mayotte

Avec l’extension prévue de ce réseau et le lancement de l’opération « Mon île propre», Mayotte s’impose peu à peu comme un modèle en matière de développement durable. Certes, le chemin est encore long, mais les bases sont désormais posées. 

À l’horizon, se profile une île plus propre, plus saine, et plus respectueuse de son environnement. Pour Mayotte, cette nouvelle déchèterie n’est que le début d’une révolution écologique qui pourrait bien changer la manière dont l’île gère ses ressources et envisage son futur. Une chose est certaine : la population et les autorités locales sont prêtes à relever ce défi ensemble.