
En marge du SIA 2025 : des rencontres stratégiques pour l’avenir de l’île
5 mars 2025 à 19h50 (≈ 2 mois) | SALON DE L’AGRICULTURE
En marge du Salon International de l’Agriculture (SIA), qui s’est tenu à Paris du 22 février au 2 mars 2024, plusieurs rencontres essentielles ont été organisées, sous l'autorité de Bibi Chanfi, 2e vice-présidente chargée du développement économique et de la coopération décentralisée, afin de défendre les intérêts de Mayotte. Ces échanges ont permis de mettre en avant des dossiers cruciaux pour le développement économique et agricole du territoire.
Des discussions ont eu lieu avec des interlocuteurs de premier plan, notamment le Premier ministre, la Direction Générale des Outre-mer (DGOM), l’Office de Développement de l’Économie Agricole d’Outre-Mer (ODEADOM), la Présidente-Directrice Générale du CIRAD ainsi que le général FACON, chargé de la mission de reconstruction de Mayotte.
Pêche : vers un renforcement des capacités et des infrastructures
Lors des rencontres, plusieurs propositions ont été formulées pour soutenir la filière pêche et permettre son développement durable.
Un rapport de capacité pour accéder aux aides
L’État a été sollicité afin de missionner l’IFREMER pour établir un rapport de capacité conforme à l’article 22 du règlement (UE) 1380/2013. En attendant ce document, il a été demandé que Mayotte soit exonérée de l’obligation de présentation de ce rapport, ce qui permettrait aux pêcheurs mahorais de bénéficier pleinement du plafond des aides de minimis, aujourd’hui limité à 30 000 euros au lieu des 40 000 euros possibles ;
Un report de la date butoir pour moderniser la flotte
Pour assurer le renouvellement des bateaux et améliorer les conditions de travail des pêcheurs, il a été proposé de repousser la date limite de fixation de la capacité de pêche au 31 décembre 2030, au lieu de 2025 ;
Une meilleure utilisation de la redevance thonière
Actuellement, 1,2 million d’euros issus de la redevance thonière restent disponibles. Une clarification des procédures a été demandée afin que ces fonds puissent être rapidement mis à disposition des pêcheurs pour financer le renouvellement du matériel et le développement des infrastructures liées à la pêche.
Agriculture : soutenir la production locale et structurer les filières
L’agriculture mahoraise a également été au cœur des discussions, avec des actions concrètes envisagées pour la filière bovine et les cultures végétales.
Reconstitution du cheptel bovin
La filière bovine de Mayotte fait face à des défis importants, notamment la nécessité de reconstituer les cheptels de ruminants. Pour y répondre, une aide exceptionnelle de l’ODEADOM a été demandée à hauteur de 1 million d’euros afin d’importer 100 génisses de race à viande, comme les Gasconnes ;
Un plan de relance pour la cocoteraie mahoraise
La régénération des plantations de cocotiers a été identifiée comme une priorité absolue. Un programme de replantation sur cinq ans a été proposé, avec une demande de cofinancement de l’État pour garantir sa mise en œuvre.
Un accompagnement technique renforcé
Afin de structurer les filières agricoles et renforcer la coopération, le soutien des services de l’État et du CIRAD a été sollicité. Un accent particulier a été mis sur l’accompagnement des projets portés par le Conseil départemental, notamment le projet BOVIMA, qui vise à dynamiser la production locale.
Forêt : reboiser et mieux valoriser les ressources naturelles
Le volet forestier a également fait l’objet d’échanges importants, avec plusieurs enjeux à relever pour la préservation et la valorisation des espaces boisés de Mayotte.
Davantage de moyens pour la surveillance des forêts
La protection des forêts mahoraises nécessite un renforcement des ressources humaines dédiées à la surveillance. Une demande en ce sens a été formulée auprès des autorités compétentes.
Un programme ambitieux de reboisement
Pour lutter contre la déforestation et restaurer les espaces dégradés, un objectif de reboisement de 100 hectares par an a été fixé pour les cinq prochaines années. Ce plan inclut également le réaménagement complet de l’unité de production de plants de Coconi, essentielle pour fournir les jeunes arbres nécessaires.
Développer la filière bois
La scierie de Coconi, actuellement en mauvais état, doit être remise en fonctionnement afin de permettre une meilleure exploitation du bois local. En parallèle, la mise en place d’une unité de production de charbon a été proposée pour offrir une alternative durable et limiter la dépendance aux importations.
Un suivi attentif des engagements pris
Ces avancées marquent une étape clé dans la structuration et le développement des filières pêche, agriculture et forêt à Mayotte.
Les engagements pris lors de ces rencontres nécessiteront un suivi rigoureux afin de s’assurer de leur concrétisation et de leur impact positif sur le territoire.
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